EXPERIMENTATION ANIMALE: ELEVAGE DE LA HONTE EN ITALIE
PRENEZ LE TEMPS DE LIRE CE TEXTE POIGNANT........Comme elle est courageuse cette italienne! ce n'est pas nos ministres vendus aux lobbies pharmaceutiques et chimiques qui auraient ce courage!
AJOUTONS que de tels élevages existent aussi en France!
Michela Vittoria Brambilla, ex ministre du tourisme, a été la seule, avec les carabiniers des Nas à être entrée dans l'élevage de beagles "Green Hills" à Montichiari.
Voici le récit de la visite de Madame Brambilla, qui a mené ces derniers mois un combat personnel et politique
contre la présence dans (son) pays d'élevages d'animaux destinés à l'expérimentation.
18 décembre 2011
Le regard éteint, la queue entre les jambes. Ils n'ont pas de nom mais seulement un numéro accroché aux barreaux. C'est la première image qui me frappe quand j'entre dans le hangar-nursery de la
Cie Green Hill de Montichiari (Brescia), le dernier élevage en Italie de beagles destinés à la vivisection existant dans notre pays. Il y a 2500 créatures vendues par la multinationale Marshall,
propriétaire de la structure, aux laboratoires de la moitié de l'Europe où leur courte vie se terminera dans d'atroces souffrances.
Leurs journées, toutes identiques, sont scandées uniquement par le cycle de 12 heures de lumière au néon alternées avec 12 heures d'obscurité, passées à l'intérieur d'un petit box qui, pour ces
petites chiennes, est tout leur univers.
L'air est lourd, irrespirable, mais les lucarnes doivent rester fermées "pour ne pas contaminer les cobayes" m'explique-t-on. Les chiens de Green Hill n'auront jamais la possibilité de sortir de
ces cages, de voir la lumière du soleil, de respirer à pleins poumons. Ils ne sauront jamais ce que signifie "courir dans l'herbe". Utilisées comme des machines pour produire autant d'infortunés
comme elles, les "reproductrices" s'occupent avec une tendresse désespérée de leurs petits, certaines que, cette fois encore, viendra quelqu'un qui les emportera.
Je proteste, j'exprime aux responsables de cette structure toute ma désolation pour cette vie qui n'est pas vie. On me répond : " de toute façon ces chiennes durent trois ans". C'est-à-dire?
C'est-à-dire qu'après trois ans, elles finissent elles-aussi torturées dans un laboratoire et sont remplacées par des reproductrices plus jeunes. Pour tous les autres chiens de Green Hill, le
voyage vers la mort arrive entre leurs 6 et 12 mois.
Le hangar est étroit et long, un couloir central sépare deux longues rangées de box. Tous aussi petits. Par terre, pas même un couchage. Juste quelques copeaux de bois pas assez abondants pour
couvrir le sol. Au fond de chacun d'entre eux, je vois une espèce de plateau et, sous une lampe qui émet de la chaleur, tant de tendres chiots endormis. Chaque maman en a entre trois et sept.
Tous rigoureusement de la même taille, nés il y a environ un mois. Parce que toute chose est artificielle à Green Hill et contrôlé par les responsables, même le temps de la
reproduction.
Albert Einstein, se référant à la vivisection, a écrit qu' "aucun but n'est assez élevé pour justifier des méthodes aussi indignes". Depuis, est passé presque un siècle, l'expérimentation animale
a montré qu'elle s'était fourvoyée et qu'elle pouvait tout aussi bien être remplacée par des méthodes alternatives parfaitement fiables. Pourquoi, alors, ce continuel massacre?
Pendant que je marche entre les box, je ne peux m'empêcher d'allonger la main vers les cages. Les petites chiennes s'approchent timidement derrière les barreaux elles me font une petite lèche.
Puis, malheureusement, je fais un geste que je ne pourrai jamais oublier : j'entre dans une cage, je soulève délicatement un chiot et je le regarde de près. Lui continue à dormir sans ouvrir ses
petits yeux. Un petit morceau de copeau avait fini dans sa bouche, je la lui ouvre tout doucement pour le lui enlever. Cette petite bouche sans dents, ce parfum de lait et sa douceur crient
vengeance à l'intérieur de cette usine de mort. Le responsable, presque surpris par mon désarroi, me dit : "Voyez-vous, cet élevage n'a rien de différent d'un élevage de poulets en batterie".
Justement, là est la question.
Pour entrer dans ces hangars, on doit mettre une combinaison et des couvre-chaussures qui arrivent aux tibias. Les travailleurs portent des coiffes pour protéger leurs tympans du bruit
assourdissant qui domine dans le milieu ambiant. Les chiens ne peuvent pas le faire. Je demande qu'on me montre un autre hangar, de "cobayes" adultes. On me conduit dans une structure un peu plus
loin, un vrai et total instrument de mort. Les condamnés, presque tous de la même taille, ont presque un an. Ils cherchent à me voler une caresse, ils suivent ma main dans une recherche
d'affection désespérée.
Quelques jours auparavant, en ma qualité de ministre, j'ai présenté une dénonciation auprès du Procureur de la République et des NAS avec la requête de vérifier des mauvais traitements, y compris
à caractère psychologique, sur ces chiens et d'adopter les dispositions convenables, y compris leur mise sous séquestre. Je ne puis évaluer si Green Hill est en règle avec nos lois, mais une
chose est sûre : cette entreprise n'est pas en règle avec nos consciences.
Cette usine de mort représente une honte par le seul fait qu'elle existe. Marshall doit quitter Montichiari et Green Hill doit fermer pour toujours. Parce qu'elle est en opposition avec notre
progrès culturel, avec les sentiments de millions et de millions d'Italiens qui aiment les animaux et veulent voir respecter leurs droits. Avec l'image que nous voulons donner au monde de notre
civilisation.